Gestion d’eau de pluie et PLU : suivez ce guide

Table des matières

La gestion d’eau de pluie entre aujourd’hui dans une multitude de textes d’urbanisme et de règlementations. Le Code de l’Environnement, qui intègre aussi la Directive Cadre sur l’Eau de 2000, le Code de la Construction et de l’Habitation (CCH), les PLU et Schémas de Cohérence Territoriale (SCoT), sans compter la loi sur l’Eau et les Milieux aquatiques (LEMA 2006) dans certains cas, les PPRI, RSD, SDAGE, etc.

Désormais, la plupart des PLU rassemblent les considérations environnementales et les règlementations urbanistiques, à quoi il reste à ajouter les normes techniques respectives à chaque projet. Le PLU est donc en général le texte qui importe le plus pour votre projet.

La question devient donc : que devez-vous calculer en priorité dans votre projet ?
Qu’attend-on de vous en matière de gestion des eaux de pluie dans le PLU ?

gestion d'eau de pluie et PLU (plans locaux d'urbanisme)

Pourquoi les PLU sont-ils exigeants en matière de gestion d’eau de pluie ?

Pour appliquer le « quoi » et le « comment », il faut déjà s’accorder sur le « pourquoi ».

Les nouvelles exigences en matière de gestion des pluies découlent aujourd’hui d’une urgence globale. La gestion traditionnelle des eaux urbaines ne suffit plus. En cas d’intempéries, une autre approche est nécessaire. En France métropolitaine, 10,5 millions de logements sont concernés par des risques d’inondation. Chaque année, les dommages causés par les inondations atteignent un coût minimum de 650 millions d’euros (données du CEREMA 2020).

C’est pourquoi on cherche à réduire au maximum l’impact de l’urbanisation sur le cycle de l’eau, en se dirigeant vers des modèles de villes plus résilientes, qui favorisent l’infiltration directement à la parcelle, pour :

  • Limiter le ruissellement – et les risques accrus d’inondation ;
  • Éviter la pollution et contamination des eaux, quand elles débordent des réseaux d’évacuation et de traitement ;
  • Améliorer la gestion de l’assainissement ;
  • Préserver la ressource en eau.

La plupart des communes et collectivités ont déjà intégré ces réalités à leurs documentations. Certains PLU contiennent par exemple un rapport de zonage pluvial, ce qui veut dire qu’après avoir fait l’état des lieux, le diagnostic et établi une stratégie locale, on attendra des acteurs de la construction qu’ils se plient à certaines démarches spécifiques. Autrement dit, une grande partie du travail est déjà avancée, il reste à intégrer le cercle vertueux de la gestion des eaux pluviales en réalisant les bons calculs… pour ne pas se tromper de projet.

Et maintenant ? Comment se conformer au PLU ?  

1 – Identifier les contraintes

Qu’attend-on de vous dans le PLU ?

Études préalables : réalisation d’études hydrauliques et hydrologiques, si votre projet se situe dans une zone à risque (ou pour un projet de grande envergure). Elles devront respecter le zonage pluvial et les restrictions liées aux PPRI (Plan de Prévention des Risques d’Inondation), si ces documents existent.

Gestion des eaux pluviales à la parcelle :

  • Limiter l’imperméabilisation des sols sur votre projet (coefficient d’imperméabilisation préétabli) ;
  • Débit de fuite autorisé ;
  • Dispositifs techniques de rétention et d’infiltration ;
  • Compatibilité avec les réseaux publics d’évacuation, dans le cas où toute l’eau ne serait pas gérée directement en infiltration ;
  • Mesures concernant l’impact environnemental d’un projet et la protection des milieux aquatiques : possibles exigences supplémentaires comme la récupération et la gestion durable des eaux pluviales…

2 – Modéliser les flux d’eau ?

Vous devrez réaliser ou demander, si elle existe, une modélisation des flux d’eau sur le site, selon les précipitations données, l’existence de surfaces perméables et imperméables (sols, toitures), et de la topographie.

Ainsi qu’une évaluation des capacités d’infiltration des sols, pour estimer la quantité d’eau pluviale qui peut être absorbée naturellement.

Quelques chiffres de référence…

L’Agence américaine pour la protection de l’environnement établit qu’en moyenne :

  • On peut atteindre 10% de ruissellement seulement sur un sol totalement naturel
    (40% d’évapotranspiration, 25% d’infiltration de surface, 25% d’infiltration profonde)
  • On atteint 55% de ruissellement sur des sols imperméabilisés (zones urbaines) de 75 à 100%. (Avec 30% d’évapotranspiration, 10% d’infiltration de surface, et seulement 5% d’infiltration profonde).
  • On redescend à 30% de ruissellement en milieu semi-urbain (35 à 50% d’imperméabilisation des sols). (En comptant 35% d’évapotranspiration, 20% d’infiltration de surface, 15% d’infiltration profonde)

Vous pouvez retrouver toutes ces informations dans le numéro 12 de Truelle et Coquelicot

Pour la plupart des projets, il reste enfin à envisager le dimensionnement des infrastructures en fonction du débit de fuite autorisé et des volumes d’eau à gérer. Seulement, ce dernier calcul s’attache encore à la notion de ruissellement. Cela signifie qu’on envisage d’infiltrer, au mieux, une certaine quantité d’eau là où elle tombe… et de rejeter le reste dans les réseaux accessibles. Dans un grand nombre de cas, vous allez donc ajouter ici un chapitre conséquent sur le raccord aux systèmes d’évacuation, les travaux de voirie, etc.

Or, vous devriez pouvoir vous épargner ce calcul et ces surcoûts.

Mieux, vous pouvez même battre les prévisions de l’Agence américaine pour la protection de l’environnement… en parvenant à un coefficient de ruissellement nul. Oui, zéro ruissellement à la parcelle est un objectif accessible.

Et si un calculateur vous aidait à atteindre ces objectifs… ?

Les bons calculs… partent des bonnes données

Si vous n’avez pas l’habitude de naviguer en eaux pluviales sans les évacuer immédiatement, vous n’aurez peut-être pas les bons réflexes.

Il existe aujourd’hui des outils spécialisés pour vous aider à prendre en compte les bons éléments dans la conception de votre projet. Un outil comme GEPO, par exemple, vous permet d’intégrer toutes les typologies de vos surfaces pour vous donner précisément les volumes d’eaux infiltrées et retenues naturellement, ainsi que les volumes à stocker. Il vous apporte ensuite des solutions complémentaires pour parvenir au meilleur résultat… Soit un objectif le plus proche possible du zéro ruissellement.

L’outil Oasis du Cerema peut également vous aider à mesurer les quantités d’eau qui peuvent être abattues sur un ouvrage.

 
Les résultats peuvent vous guider vers certain nombre de solutions – qui parfois se combinent entre elles – pour réduire au maximum le coefficient de ruissellement, le débit de fuite et une partie des coûts des travaux.

Quelles options pour un projet « zéro rejet » ?

Pour un projet de type « zéro rejet », la solution la plus efficace reste aujourd’hui la création de surfaces perméables, qui infiltrent et retiennent l’eau sur place. Toiture verte, sols ajourés minéralisés ou parking végétalisé, c’est le moyen le plus efficace de boire l’eau de pluie directement à la parcelle. Reste que, parfois, la structure du sol ne permet pas l’absorption complète (sol argileux ou très fermé par exemple), ou le volume d’eau moyen précipité sur une toiture semble ne pas pouvoir être intégralement géré par un système de végétalisation simple… Mais au lieu de raisonner immédiatement en termes d’évacuation, vous allez désormais viser la rétention et le stockage temporaire des eaux pluviales. Et ainsi atteindre des objectifs de gestion de l’eau de pluie 100% sans rejets.

Image de Pierre GEORGEL
Pierre GEORGEL

Passionné de botanique depuis son enfance, a transformé son amour pour les plantes en une carrière florissante. Après des études réussies en horticulture et en paysagisme, il a lancé un projet audacieux à 20 ans : un jardin sur le toit du garage familial. Malgré des débuts difficiles, il co-fonde ECOVEGETAL, qui devient en 15 ans la référence en France pour les jardins sur toits et parkings. Une belle histoire d'innovation et de passion transformées en succès entrepreneurial.

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