Comment récupérer l’eau de pluie sur un terrain : le vrai secret

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Comment récupérer l’eau de pluie sur un terrain ? Excellente question qui en appelle aussitôt une autre : récupérer oui, mais pour quoi faire ? Arroser le jardin ? Pour cela ajouter des cuves de stockage à vos gouttières, mais attention, vous ne récupérerez jamais qu’une petite partie de l’eau de pluie. Pour respecter la réglementation qui vous impose de ne pas rejeter d’eau de pluie dans les réseaux et de “récupérer sur place” toutes les eaux pluviales ? Si c’est bien de cela qu’il s’agit, les choses sérieuses commencent et vous devez absolument lire ce qui suit.

De la toiture végétalisée aux parkings perméables, en passant par les jardins de pluie, une véritable révolution est en marche dans la gestion des eaux pluviales. Il s’agit désormais de récupérer toute l’eau de pluie … à la parcelle, selon le terme consacré.

L’eau de pluie sur votre terrain : ce qu’exige la réglementation

La législation évolue vite en matière de gestion des eaux pluviales à la parcelle. De plus en plus de Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) et de syndicats des eaux exigent une gestion à la parcelle, c’est-à-dire directement sur le terrain où l’eau peut tomber. Cela limite les rejets dans d’eaux usées dans les réseaux publics, souvent saturés lors de fortes pluies.

Une nouvelle approche de la gestion de l’eau de pluie

Cette nouvelle réglementation impose aux propriétaires et aux aménageurs de repenser leur approche de la gestion de l’eau. Il n’est plus juste question d’évacuer l’eau directement et le plus rapidement possible, mais de l’intégrer intelligemment dans l’aménagement du terrain. Les autorités locales encouragent désormais les solutions qui favorisent l’infiltration naturelle et la rétention temporaire de l’eau.

Le coefficient de ruissellement, un critère crucial

Le coefficient de ruissellement est déterminant dans l’évaluation des projets d’aménagement. Il mesure la quantité d’eau qu’une surface ou un système laisse ruisseler, et donc, par déduction, la quantité d’eau qu’un terrain peut absorber. Sachez néanmoins que ce n’est pas une donnée figée : le coefficient de ruissellement de votre parcelle peut être amélioré et ramené à … zéro !

Les aménageurs doivent pour cela privilégier des surfaces perméables et des systèmes de rétention naturels pour respecter les normes en vigueur.

Une démarche de développement durable

En encourageant une gestion locale des eaux de pluie, les autorités souhaitent réduire les risques d’inondation, préserver la qualité des eaux souterraines et favoriser la biodiversité urbaine.

La récupération des eaux pluviales et la biodiversité sont étroitement liées. Une gestion locale de l’eau favorise la création d’écosystèmes variés comme les jardins de pluie ou les noues végétalisées. Ces espaces verts urbains offrent des habitats à diverses espèces, améliorant ainsi la biodiversité.

En retour, cette biodiversité accrue contribue à une meilleure gestion de l’eau : les plantes favorisent l’infiltration, réduisent le ruissellement (écoulement de l’eau de pluie à la surface du sol sans pénétrer dans celui-ci) et purifient naturellement l’eau. Les sols riches en vie microbienne améliorent la rétention et la filtration de l’eau. Ainsi, biodiversité et gestion de l’eau se renforcent mutuellement, contribuant à la résilience urbaine face au changement climatique.

Récupérer les eaux de pluie ? Pourquoi et comment ?

Lorsqu’on parle de récupération d’eau de pluie, beaucoup pensent à une cuve de stockage (cuve enterrée ou non), la version grandiose de la cuve de stockage pour l’arrosage posée en bout de gouttière.
Cette approche est possible bien sûr mais nécessite des travaux impressionnants et les coûts qui vont avec.

Pourtant, il est bien possible de récupérer les eaux autrement, directement par le sol.

Une gestion efficace des eaux pluviales repose sur trois principes clés : absorber, infiltrer et stocker intelligemment.

1. Absorber et retenir au maximum durant la collecte des eaux

Absorber et retenir au maximum est la première étape cruciale. Les solutions misant sur les végétaux, comme les toitures vertes ou les parkings perméables, permettent d’absorber une grande partie de l’eau, mais aussi de la retenir temporairement.

Le phénomène d’évapotranspiration des plantes a un rôle crucial dans ce processus, car il consiste à retenir puis rejeter une partie de l’eau dans l’atmosphère. Utiliser les plantes permet donc de réduire significativement le volume d’eau à gérer tout en créant des îlots de fraîcheur naturels.

Ce que dit la loi : selon l’arrêté du 21 août 2008, “L’eau de pluie collectée à l’aval de toitures inaccessibles peut être utilisée pour des usages domestiques (NDLR : pour un usage personnel) extérieurs au bâtiment. ”

2. Infiltrer au maximum pour une bonne récupération d’eaux

Infiltrer au maximum est le deuxième pilier d’une gestion efficace. Contrairement aux idées reçues, il est souvent possible d‘infiltrer 100% de l’eau collectée quand la pluie s’écoule et directement dans le sol. Ceci aide à recharger naturellement les nappes phréatiques et à limiter le ruissellement pour pouvoir utiliser l’eau de pluie.

Des solutions comme les noues drainantes ou les dalles ECORASTER permettent cette infiltration naturelle. En créant des espaces verts esthétiques et fonctionnels (avec les dalles ECOVEGETAL MOUSSES ou ECOVEGETAL GREEN, par exemple). Ou en créant des cours pavées… perméables (avec des systèmes tels que BLOXX)

3. Stocker les eaux de pluie

Si un stockage s’avère nécessaire, il doit permettre de réutiliser l’eau des précipitations efficacement.

La mise en place d’un système de stockage innovant, comme les structures alvéolaires ultra-légères (SAUL), permet de combiner rétention temporaire et infiltration progressive.

Procéder à l’installation d’un récupérateur permet de réduire la pression sur les réseaux d’assainissement et de créer des espaces plus verts et plus résilients face aux épisodes de fortes pluies ou de sécheresse.

Ce que dit la loi : selon l’article 641 du Code civil, “tout propriétaire a le droit d’user et de disposer des eaux pluviales qui tombent sur son fonds.”

Le vrai secret : comprendre l’infiltration

L’infiltration est le vrai secret de cette gestion efficace des eaux pluviales. Certes, de nombreuses idées reçues persistent sur la capacité des sols à absorber l’eau vers le bas. On croit assez souvent que le sol résiste à l’eau qui tombe, laissant place à de l’eau stagnante, ou qu’il se transforme immédiatement en boue, ce qui n’est pas toujours le cas.

Étudier la perméabilité du sol pour collecter les eaux des précipitations

La clé réside dans l’étude approfondie de votre sol et de sa perméabilité. Chaque terrain est unique, avec ses propres caractéristiques géologiques.

En comprenant ce qu’est le coefficient de perméabilité de votre sol, et en le mesurant, vous pouvez adapter et optimiser votre dispositif d’infiltration. Cette étude peut révéler des surprises : un sol apparemment imperméable en surface peut s’avérer très drainant en profondeur ou vice versa.

Faire appel à des experts de la récupération des eaux de pluie

Pourquoi est-il important de faire appel à un bureau d’études spécialisé pour réaliser des tests de perméabilité précis ? Car ces essais permettent de déterminer la capacité d’infiltration du sol à différentes profondeurs et d’identifier les meilleurs moyens de l’améliorer pour infiltrer ensuite à 100%.

Optimiser la conception des espaces verts

La compréhension de l’infiltration permet aussi d’optimiser la conception des espaces verts. En choisissant des plantes adaptées aux conditions locales et en créant des microreliefs (ou en ne modifiant pas les pentes naturelles), il est possible de favoriser une infiltration naturelle et progressive de l’eau de pluie.

Les méthodes dont on parle en ce moment

Il existe des solutions modernes de gestion des eaux pluviales qui reposent toutes sur ce principe d’infiltration maximale. Parmi les méthodes les plus populaires, on retrouve l’épandage, les jardins de pluie, les noues drainantes, les parkings perméables et les toitures végétalisées. Chacune de ces solutions laisse l’eau s’infiltrer naturellement, tout en s’adaptant aux contraintes spécifiques du terrain.

L’épandage

L’épandage est un système de récupération simple et efficace pour gérer les eaux pluviales directement à la source. Il consiste à diriger les eaux de ruissellement vers des zones perméables, comme des espaces verts ou des zones de graviers, où elles peuvent s’infiltrer naturellement dans le sol. Ce récupérateur d’eau de pluie permet de réduire considérablement le volume d’eau qui rejoint les réseaux d’assainissement, tout en rechargeant les nappes phréatiques.

Les jardins de pluie

Les jardins de pluie, par exemple, sont des dépressions naturelles ou aménagées qui collectent l’eau de ruissellement et favorisent son infiltration lente dans le sol. Ces espaces, en plus d’être esthétiques, ont un rôle central dans la filtration naturelle de l’eau et le soutien à la biodiversité locale.

Les noues drainantes

Les noues drainantes, quant à elles, sont des fossés peu profonds et végétalisés qui permettent de collecter, de ralentir et d’infiltrer progressivement les eaux de ruissellement. Elles s’intègrent parfaitement dans les aménagements paysagers et peuvent être utilisées le long des voiries ou dans les espaces verts.

Les parkings perméables

Ils représentent une innovation majeure dans la gestion des eaux pluviales en milieu urbain. En remplaçant l’asphalte traditionnel par des matériaux poreux ou des systèmes de pavés drainants, ces parkings permettent à l’eau de s’infiltrer directement à travers la surface. Il s’agit là d’un dispositif de récupération qui réduit considérablement le ruissellement et contribue à la recharge des nappes phréatiques.

Les toitures végétalisées

En plus de leurs qualités esthétiques et isolantes, les toitures végétalisées absorbent une grande partie des eaux de pluie. Résultat : une réduction du volume d’eau à gérer au niveau du sol. L’eau excédentaire peut être dirigée vers d’autres systèmes d’infiltration ou de stockage.

Choisir la méthode adaptée

Le choix de la méthode dépendra de plusieurs facteurs, notamment :

  • de la surface disponible ;
  • de la nature du sol ;
  • des aménagements existants ;
  • et des contraintes réglementaires locales.

Les solutions proposées par ECOVEGETAL, par exemple, aident à récupérer et à gérer efficacement l’intégralité des eaux de pluie sur votre terrain, quelle que soit sa configuration.

L’intégration de ces différentes méthodes dans un projet global d’aménagement permet de créer des espaces multifonctionnels, à la fois esthétiques et performants en termes de gestion des eaux pluviales.

Image de Pierre GEORGEL
Pierre GEORGEL

Passionné de botanique depuis son enfance, a transformé son amour pour les plantes en une carrière florissante. Après des études réussies en horticulture et en paysagisme, il a lancé un projet audacieux à 20 ans : un jardin sur le toit du garage familial. Malgré des débuts difficiles, il co-fonde ECOVEGETAL, qui devient en 15 ans la référence en France pour les jardins sur toits et parkings. Une belle histoire d'innovation et de passion transformées en succès entrepreneurial.

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