Une toiture végétalisée semi-extensive est d’autant plus efficace pour l’environnement et agréable à regarder qu’elle est bien entretenue. A l’inverse d’une toiture classique, en effet, elle évolue, elle vit selon les saisons.
Sa végétation va croître et par conséquent produire un poids supplémentaire et des déchets naturels réguliers. Des feuilles mortes peuvent venir boucher les systèmes d’évacuation des eaux, ou des mauvaises herbes invasives qui s’invitent à la fin de l’été… Pour éviter tout cela, vous devez rester vigilent dès réception du projet : les végétaux réclameront un entretien spécifique dès les premiers mois de leur mise en place.
Certains types de toits végétalisés sont moins exigeants que d’autres. Commençons donc par le cas de la toiture en végétation extensive. Ce type de culture, plutôt réservé aux toitures et terrasses inaccessibles, demande un entretien assez limité, d’en moyenne une à deux visites par an.
L’idéal est néanmoins de prévoir des opérations ciblées en fonction des saisons – avec une interruption en hiver – pour une végétation luxuriante et un toit en bonne santé. L’automne est le moment idéal pour un passage de contrôle.
1 – À quoi devrait ressembler votre toiture en végétalisation extensive ?
Si vous choisissez une végétalisation dite extensive simple, votre toiture demandera un entretien minimal, en offrant, à l’année, des variations esthétiques intéressantes.
Les plantes succulentes du systèmes SUCCULIS, par exemple, sont rampantes et résistantes, elles vont donc s’installer et fleurir très rapidement, en formant un paysage de type toundra qu’on retrouve en général dans les espaces froids (jusqu’à -30ºC). C’est une végétation basse, pour une touche sauvage faite de touffes de plantes colorées, d’herbes et de lichens.
En novembre, la floraison s’achève, mais le toit ne se dégarnit pas.
Une végétation dite extensive composée, type saxatilis ou prairie, gagne en hauteur avec des bouquets de vivaces, d’herbacées et de graminées, qui colorent le toit et lui fournissent une plus grande diversité végétale. L’aspect général est plus fleuri, avec un style qui peut rappeler – au choix – la pampa d’Amérique latine ou les prairies du Nord de l’Europe.
Pour ces types de toits, il faut envisager un peu plus d’entretien annuel que le premier, notamment en zone méditerranéenne, puisqu’ils fournissent plus de déchets et se couvrent plus facilement de végétaux indésirables.
2- Comment elle devrait évoluer au fil de l’année, dans des conditions optimales ?
Personne n’a envie de voir son œuvre ravagée par une météo peu clémente ou par manque d’entretien. C’est là l’avantage des sedums (végétation extensive simple) : ces plantes ultra-résistantes sont peu exigeantes et ont pour objectif de permettre une couverture végétale toute l’année.
Ainsi, entre mai et octobre, vous pourrez voir apparaître sur le toit des fleurs étoilées en bouquets, de petite taille et éparpillées à travers les herbes, et qui changent souvent de couleurs, passant du vert au rouge principalement.
Avec un substrat très fin, ces terrains risquent moins de se couvrir de mauvaises herbes, un problème de moins aux changements de saison, notamment en automne. Mais pas question d’offrir à la vue un espace morne de fleurs desséchées en hiver. Ces plantes persistantes maintiennent leur verdure en continu même des années après la conception et l’installation du toit.
Le bonus ? Contrairement à un toit traditionnel, un tapis de sedum attirera un écosystème qui a tendance à disparaître aujourd’hui de nos villes.
Attendez-vous donc à une arrivée d’insectes, d’araignées, d’invertébrés et d’oiseaux qui viendront profiter de la terrasse autant que les potentiels utilisateurs. Avec une biodiversité aussi vivace, l’idéal est d’effectuer un entretien responsable, qui prenne autant soin des plantes que de la faune qui s’y développe.
Dans le cas d’une culture extensive composée, vous formerez sur le toit un tout autre type de paysage. Pour un espace de style pampa, vous pourrez obtenir une floraison abondante, de 40cm de haut en moyenne (et jusqu’à 80cm), avec des espaces rocailleux émaillés de bouquets des couleurs de votre choix sur une portion Donnée, entre mars et octobre.
Dans un espace prairie du Nord, vous retrouverez des herbes hautes, des herbacées fleuries et des graminées à l’aspect très naturel comme des coquelicots, des gypsophiles ou des variétés de thyms rampants et fleuris. Une floraison abondante pour un paysage varié, de mai à octobre.
3- Quel entretien à l’année pour ces toitures en système extensif ?
En général, ces types de végétalisation s’appliquent aux toitures et terrasses non accessibles.
Avec une végétation résistante et presque autosuffisante, le besoin d’entretien est minime mais, puisqu’il s’agit de toits sur lesquels personne ne va monter, il vaut mieux faire surveiller correctement l’avancée de ces espaces verts. Un entretien adapté est donc indispensable après la période de confortement pour garder un taux de couverture végétale de 80% minimum et surtout, d’occuper durablement ce taux.
Les premières interventions se font lors de la période de confortement, soit jusqu’à-ce que la toiture ait atteint les 80% de sa végétalisation. L’équivalent de 2 à 3 passages pour un système extensif simple, 2 à 4 pour un système extensif composé.
Ensuite, la période d’entretien courant comptera 1 à 2 entretiens annuels pour un système simple, et jusqu’à 3 pour les systèmes composés. L’objet et les termes du contrat d’entretien prévoient généralement les solutions nécessaires selon le type d’ouvrage et la technique utilisée pour la réalisation du toit végétal.
La bonne saison : l’automne
L’automne est un moment idéal pour un passage de contrôle, notamment pour nettoyer les déchets qui peuvent encombrer les dispositifs d’évacuation des eaux pluviales et gêner l’étanchéité du toit. Car en végétalisant une toiture, vous lui garantissez une étanchéité prolongée de plusieurs années, à condition toutefois de lui fournir un nettoyage régulier.
C’est également la bonne saison pour désherber et s’assurer qu’aucune plante invasive ne s’est invitée sur le toit par le biais de la pollinisation. Et bouturer d’éventuelles zones restées vierges, en s’assurant d’un bon système d’irrigation régulière pour le premier mois.
Ces toitures faites de plantes résistantes ne demandent pas de surveillance particulière en hiver, mais un entretien renouvelé au printemps pour s’assurer que rien n’a bougé sous les vents ou le gel, bouturer, désherber et fertiliser les sols si besoin. Et évacuer les déchets générés au cours des derniers mois.
L’autre gros avantage des toitures en système extensif, c’est leur besoin minime en irrigation. En zone Nord, elles sont même quasiment autosuffisantes (l’été, un arrosage hebdomadaire est toutefois conseillé en période de canicule, en soirée, avec une abondance de 7 à 9mm).
Voir également le cas des toits végétalisés en végétation intensive ici.