Dans le cycle de l’eau, un phénomène va dans le sens contraire des précipitations : c’est l’évapotranspiration, soit, par définition, l’eau qui remonte dans l’air. Elle naît de deux réactions différentes, le phénomène physique d’évaporation d’une part, et la transpiration des plantes de l’autre.
L’évapotranspiration en quantités, à quoi ça ressemble ?
En France, 440 milliards de m3 de pluie tombent chaque année, soit de quoi remplir 176 millions de piscines olympiques de 2m de profondeur. De toute cette eau, à peine 15% vont en réalité ruisseler au sol, car la plus grande partie s’évapore avant même de s’écouler.
Dans les calculs, on l’exprime en millimètres.
L’évapotranspiration en trois étapes-clés
L’eau des précipitations suit un cycle particulier avant de pouvoir s’infiltrer dans les sols. En fait, son parcours d’évapotranspiration dépend de trois paramètres qui la renvoient dans les airs :
– L’évaporation directe de l’eau tombée au sol (et plus le soleil frappe, plus elle est forte) ;
– Le gradient d’humidité : plus l’air est sec, plus l’eau s’évapore vite ;
– La capacité de transpiration des plantes qui relâchent l’eau qu’elles ont absorbée. C’est ce phénomène qui a le plus d’effet dans le cycle d’évaporation de l’eau.
Saurez-vous répondre ?
Été ou hiver : les plantes arrêtent-elles de transpirer ?
Au contraire de la pluie, qui peut tomber ou ne pas tomber selon les conditions météorologiques, l’évapotranspiration a lieu en continu !
Pourtant, cette réalité est encore très peu connue et acceptée. De nombreux scientifiques et experts continuent de croire ou d’affirmer que l’évapotranspiration est totalement négligeable en hiver. On imagine que, comme les plantes entrent en dormance à l’automne, elles ne transpirent quasiment plus. Il serait alors inutile de mesurer leur taux d’évapotranspiration aux saisons froides.
En réalité, dormance ou non, les plantes transpirent… tant qu’elles ont de l’eau en stock. (C’est pourquoi il faut leur assurer une irrigation ou subirrigation par rétention d’eau en cas de sécheresse).
Les derniers tests effectués par ECOVEGETAL attestent bien qu’un système de végétalisation continue à rejeter de l’eau dans l’air en hiver, à hauteur de 20 à 30%.
Une toiture végétalisée peut ainsi relâcher entre 300 et 400m d’eau par an.
Pourquoi encourager l’évapotranspiration
L’évapotranspiration produit donc en continu deux résultats principaux à l’impact positif sur les zones de peuplement humain :
– La régulation des températures en été, grâce à l’humidité que génèrent les plantes et qui rafraîchit l’air. Un chêne adulte peut transpirer jusqu’à 1000 Litres d’eau par jour, avec un effet rafraîchissant plus puissant que tous les climatiseurs d’une même rue réunis. Cela explique le nouvel intérêt politique au reboisement des villes, comme à Paris dont la Mairie offre des arbres à ses habitants. De plus, les canicules successives ont eu un impact sur les réflexions de la ville, avec une prise de conscience des mairies qui vont miser sur l’évapotranspiration pour lutter contre les îlots de chaleur.
– La diminution du risque d’inondations en réduisant le ruissellement des eaux sur des surfaces imperméabilisées. Logiquement, plus l’eau s’évapore, moins elle ruisselle. C’est ce qui encourage aussi aujourd’hui des choix de sols perméables en ville pour lutter contre les risques d’inondations.