Imaginez que votre zone de stationnement devienne un espace vert. Qu’elle prenne des allures de jardin engazonné toute l’année, avec tous les avantages et bienfaits liés à un parking en herbe : confort visuel et confort d’usage, risque d’inondation ramené à zéro, diminution de la chaleur sur le parking (régulation thermique naturelle), refuge de biodiversité, etc. La mise en œuvre est simple, l’entretien minimal…
Et ce dossier vous aide à passer de la projection à la réalisation.
Qu’est-ce qu’un parking en herbe (et qu’est-ce qu’il ne doit pas être) ?
On parle de parking en herbe pour un parking dont le sol est totalement vert. C’est-à-dire que les places de stationnement sont en gazon, voire, pourquoi pas, les allées circulables.
Parking végétalisé veut dire sol stabilisé et infiltrant. Il repose sur un ensemble d’éléments techniques agencés entre eux pour garantir une totale stabilité de toutes les couches du parking (de son sous-sol à la couche supérieure en herbe) et une infiltration totale des eaux de pluie dans le sol. Sous-fondation drainante, couche semi-organique et semi-minérale, lit de pose fertilisant, substrat, dalles en PEBD, l’ensemble assure portance et durabilité du système végétal.
En résumé, votre parking répond aux deux enjeux essentiels de la végétalisation : perméabilité et biodiversité. Auquel s’ajoute un troisième critère : la bonne portance sous les roues des véhicules.
Un parking vert, pour qui ?
Facile : la palette d’usages du parking engazonné est très vaste. Stationnement des zones de promenade, des cimetières, des campings, des stades et salles de sport, parkings d’entreprises et parkings des parcs de loisirs, allées de voiturettes de golf, voies cyclables et piétonnes, voies pompiers… Vous devez juste penser à l’intensité des rotations quotidiennes.
Ce que ne doit jamais être un parking vert
Du côté du maître d’œuvre : oubliez le concept de rajout, façon « greenwashing ». Des terre-pleins engazonnés sur les côtés et quelques fines lignes d’herbe entre des places de parking imperméable ne font pas un parking vert. La bonne nouvelle, c’est que la mise en œuvre d’un stationnement engazonné est très facile et les bénéfices supérieurs à ceux d’un parking en béton.
Du côté du client : une fois installé un parking vert, vous pouvez rassurer votre client sur le résultat. Non, le gazon ne deviendra jamais boueux, les véhicules ne peuvent pas s’y enfoncer ni patiner, même en cas de stationnement longue durée d’un poids lourd. Pas de flaques impraticables par temps de pluie, au contraire ! Pas non plus d’effet « forêt vierge », il suffit de quelques tontes à l’année pour entretenir le gazon, qui s’autorégule déjà avec le passage des roues des voitures.
Pour ça, il est capital de bien respecter les étapes d’installation du parking végétal. En ne négligeant ni les fondations, ni les couches intermédiaires.
Comment construire un parking en herbe ?
Au préalable, l’idéal est de préparer le terrain :
– Réaliser une étude géotechnique de portance sur le fond de forme ;
– Contrôler la compacité de la couche de forme et la portance de la plateforme ;
– Décaisser le sol sur 30 à 60 cm.
Les matériaux nécessaires
Pour une bonne tenue du parking perméable et des végétaux sur la durée, ne négligez aucun matériau. En voulant économiser sur une couche – comme cela arrive parfois – vous risquez de priver le système d’un pilier essentiel. Et d’obtenir un résultat avec des végétaux qui manquent d’eau et s’assèchent, ou un sol qui manque de stabilité.
Sous-fondations :
Les granulats drainants 20/40 ou 40/80 sont utilisés pour réaliser la sous-fondation du parking. Matériau porteur non gélif à structure lacunaire ouverte. Adapté à la constitution du squelette assurant la performance mécanique de la sous fondation de la couche de forme.
Fondations :
– Sous-couche en pouzzolane, une roche naturelle 30/60 à structure alvéolaire, d’origine volcanique poreuse et qui possède une bonne capacité d’absorption d’eau.
– Remplissage avec un substrat HYDROFERTIL. Soit un mélange de terres cuites concassées et broyées 0/25, de compost de déchets verts, de terre criblée, de tourbe et d’engrais organiques naturels. Il est essentiel pour l’interface fertile du système ECOVEGETAL GREEN.
Couche de réglage :
On utilise un substrat FERTILIT pour une couche de réglage fertile, drainante et rétentrice d’eau disponible pour la plante. Elle est constituée d’un mélange de terres cuites concassées 0/15, de terres cuites broyées, de compost de déchets verts et d’engrais organiques naturels à libération instantanée et différée sur 1 à 2 ans.
En surface :
Système ECOVEGETAL GREEN. Ce sont des dalles alvéolaires en PEBD 100% recyclé, attachées par un système de tenons-mortaises avec un remplissage de substrat SEMILIT et de gazon. Vous pouvez semer vous-même (résultat définitif plus tardif) ou utiliser des dalles pré-engazonnées (mélange de type fétuques élevées, Ray Grass anglais, fétuque rouge, etc.).
Bonus sécheresse
Si votre parking se trouve dans une zone à risque de sécheresse, vous pouvez ajouter une natte de subirrigation par capillarité (ECOVEGETAL GREEN MERIDIO) entre la couche de réglage et le système GREEN en surface.
Étapes du projet
Technique pour un bon drainage
Un parking en herbe qui respecte bien toutes ces caractéristiques va remplir des fonctions de drainage naturel. Pas besoin de creuser des noues, des tranchées drainantes ou de rajouter des tuyaux et des systèmes de stockage en profondeur. Toute l’eau peut être bue directement dans le sol.
Là encore, il est essentiel de ne pas négliger les sous-couches ni les matériaux. Avec la granulométrie adéquate, les eaux s’infiltrent bien et les racines des plantes sont protégées, tout en venant puiser facilement – si besoin – de l’eau en profondeur.
Pensez aussi au géotextile décontaminant sur l’arase, car votre système drainera et filtrera naturellement les eaux de pluie, en retenant les molécules polluées (hydrocarbures), jusqu’à ce que les bactéries du sol les éliminent.
SYSTEME ECOVEGETAL GREEN
La dalle ECOVEGETAL GREEN est bien plus qu’une simple solution pour vos espaces verts, c’est une approche écologique pour créer des surfaces esthétiques respectueuses de l’environnement. Les dalles ECOVEGETAL GREEN sont livrées déjà engazonnées pour un rendu immédiat lors de la pose. Elles sont composées de dalles ECORASTER E50 en PEBD 100% recyclé et recyclable et remplies d’un substrat spécifique et semées avec plusieurs espèces végétales. Fréquentation : usage modéré.
- modules de 1,33 m² : 1 x 1,33 m
- épaisseur 5 cm
- végétaux : Fétuques élevées, Ray Grass anglais, Fétuque Rouge
- couleur de la dalle : noir
Entretien et protection d’un parking en herbe : toutes vos questions
Les conseils de Laura Carrillo, responsable technique ECOVEGETAL :
Quelle tonte faut-il prévoir ?
Entre 2 et 9 fois par an selon la fréquence d’utilisation.
« Moins on s’en sert, plus le gazon pousse et plus il faudra tondre souvent. Sinon, le passage des roues raccourcit naturellement le gazon, et on peut réduire la tonte à deux ou trois fois par an.
Dans une zone humide avec une pluie abondante, il faut généralement prévoir plus de tonte (9 par an, tout au plus). »
Engrais ou pas ?
« Non, un parking en herbe n’a pas besoin d’engrais. Les dalles livrées sont déjà très riches en nutriments à l’intérieur et le système est autosuffisant. »
Quel arrosage ?
« Si on voit que la période caniculaire se prolonge, il faudra prévoir un bon arrosage.
Mais un gazon peut « brûler » à un moment donné, c’est même normal dans son cycle de vie. En été, le manque d’eau fait qu’il sèchera sans doute en surface, mais ses racines resteront en vie. Vous retrouverez donc un joli gazon vert avec le retour des pluies, il faut juste accepter le changement naturel d’aspect des végétaux avec les saisons.
Que faire si le gazon sèche très vite après son installation ?
« Pas de panique, ça arrive et se rattrape très bien.
Quand vous posez un gazon pré-cultivé, il y a naturellement un petit stress de la plante lorsqu’on l’arrache à son sol pour la replanter ailleurs. Les premiers mois, il est donc très important de bien s’en occuper, notamment avec un arrosage un peu spécial… Pour que votre gazon prenne bien et compenser le stress de la plante, prévoyez un arrosage saturant (ou « plombant »). C’est-à-dire que vous pouvez arroser la zone en excès, pour bien saturer le sol en profondeur et que l’eau aille bien humecter jusqu’au bout des racines. »
Comment rattraper un gazon qui « pèle », notamment en cas de canicule ?
« Normalement, tant que vous arrosez au moins un peu le sol en temps de canicule (la nuit, par exemple), même si votre gazon ne reverdit pas avant l’automne, il ne meurt pas.
Mais si vous n’avez pas pu arroser du tout et que votre sol a subi la sécheresse, vous pouvez prévoir un nouveau semis (entre 20 et 30g par m2). Sachez tout de même qu’il doit rester des graines dans le substrat de votre dalle, qui peuvent germer plus tard.
Si tout le gazon ne repart pas et que vous souhaitez ressemer, c’est tout à fait faisable aussi. On vient gratter toute la surface du parking, dans les alvéoles, pour retirer la partie qui a brûlé au soleil. Cette étape est importante : il faut laisser le substrat à nu pour recréer un lit de semences propres, sur lequel on pourra ressemer. On ressème alors à l’automne, pour un nouveau départ vert au printemps suivant.
Par ailleurs, il arrive parfois que les oiseaux viennent fouiller votre sol à la recherche de vers de terre (bonne nouvelle pour la biodiversité !). S’ils laissent des zones creusées ou pelées, vous pouvez ressemer de la même manière.
En cas de restrictions d’eau fréquentes, peut-on tout de même avoir un parking en herbe ?
« On a développé une nouvelle solution pour offrir un système de stockage d’eau aux végétaux sous le parking et pallier la sécheresse un temps. Il est efficace aujourd’hui notamment avec le système végétal MOUSSES.
Si les restrictions d’eau ne sont pas juste horaires (arrosage possible la nuit par exemple), votre parking engazonné peut souffrir de la sécheresse sur la durée.
Dans ce cas, si vous vous trouvez dans une zone géographique à fortes restrictions, vous pouvez préférer un parking vert alternatif. Au lieu du gazon, le système MOUSSE fonctionne très bien en pré-cultivé. Les graminées donnent un aspect gazon et, quand il souffre du manque d’eau, les autres espèces vivaces (type sédums) prennent le relais. »
Restrictions sont parfois sur périodes horaires de la journée, faut jongler avec ça.
Comment un gazon résiste-t-il au poids des véhicules ?
« La force c’est la dalle choisie. Le modèle de la dalle fait tout le travail, en réalité, plus que le remplissage. Pour résister à la charge des poids lourds, on choisit une dalle E50, qui fasse bien 5cm de haut (pas moins). La dalle est souple, elle peut se déformer très légèrement sous la pression, sans que la nature du parking soit modifiée. Un sol bien compacté en-dessous ne bougera absolument pas.
Nos tests pour une voie pompiers à échelle déployée nous ont délivré la certification de résistance et portance pour ces matériaux. »