Peut-on retenir de l’eau sur un toit sans risquer l’effondrement de toute la structure ? Sans risquer des fuites ou des infiltrations ? Faut-il seulement se contenter de quantités infimes pour ne pas abîmer l’ouvrage ?
Envisager d’ajouter une charge aléatoire sur un toit a plutôt l’air d’une contrainte dangereuse, si la démarche n’est pas maîtrisée de bout en bout. Et pour quelles finalités, quels services rend vraiment un système de stockage d’eau de pluies sur un toit, et à qui ? Voici ce que vous avez besoin de savoir sur la rétention d’eau en toiture – et la meilleure manière de l’appliquer par vous-même, sans vous tromper.
À quoi sert de faire de la rétention d’eau sur un toit ?
Pour les professionnels du bâtiment, le raisonnement normal est de viser l’évacuation rapide des eaux pluviales. On traite la pluie comme une contrainte (ou un danger). Sur un toit, elle risque d’abimer la structure, de s’infiltrer… et d’ajouter une charge supplémentaire qui n’était pas calculée au départ. La gestion de la pluie se fait donc historiquement par gouttières, chéneaux, exutoires et autres tuyaux. Et non par bassin de rétention.
Cela signifie que les documents qui encadrent les projets de construction, aménagement, assainissement permettent avant tout de calculer le dimensionnement des systèmes d’évacuation de l’eau, en fonction du débit et de la quantité des précipitations. Norme européenne NF EN 12056-3, DTU 60.11, le code professionnel tient compte du volume de ruissellement… en vue de bien calculer la taille des tuyaux d’évacuation. Difficile de penser autrement, quand tous les tableaux et formules d’aides techniques vont dans le même sens.
Or, la gestion de l’eau est devenu un sujet brûlant. Entre les départements qui étendent leurs restrictions d’eau jusqu’en hiver pour cause de sécheresse persistantes, les régions qui tentent de faire campagne contre le gaspillage au robinet, les villes qui s’équipent de capteurs acoustiques pour détecter les fuites, celles qui distribuent des kits économiseurs d’eau et celles qui changent carrément leurs tarifications pour responsabiliser les consommateurs… La tendance est à l’économie de la moindre goutte. Recueillir l’eau pluviale directement là où elle tombe commence à s’imposer, dans ce contexte, comme une évidence pour répondre à la problématique du manque de ressource et aux politiques de gestion des eaux urbaines. Mais pas seulement !
Et c’est là que le paradigme change. L’eau n’est plus l’ennemi, mais une ressource naturelle complexe à retenir absolument. Y compris dans un environnement urbain.
Alors, cuve, bassine ou dalles de rétention d’eau ? L’intérêt du stockage est aussi le réemploi, voire l’autogestion de la ressource en eau. Dans ce domaine, les dalles de stockage végétalisées fournissent la solution idéale. Vous pouvez oublier les conteneurs à monter sur le toit, ce type de dalles s’installe même sur une toiture en pente, une toiture en zinc ou en bois.
Fortes pluies, inondations, quand votre toiture devient un rempart
L’un des premiers rôles que remplit un bon système de rétention d’eau sur une toiture est celui de temporisateur.
En effet, en cas d’épisode de pluies intensives, les eaux ruisselées sont normalement déversées par tuyaux, siphons, drains et gouttières, vers un réseau d’évacuation en sous-sol… lui-même souvent déjà surchargé.
En choisissant de ne plus tout évacuer systématiquement vers le tout-tuyau, votre toiture peut retenir jusqu’à plusieurs milliers de litres d’eau qui seront ensuite stockés, bus par les plantes ou évaporés naturellement. C’est autant de litres qui ne ruisselleront pas dans les rues ou les regards. Une aide précieuse contre les inondations, y compris celles que peuvent générer les pluies diluviennes comme les épisodes cévenols.
Stocker l’eau pour stopper la canicule en ville
La rétention en toiture sert aussi contre le phénomène inverse.
Comme il ne s’agit pas seulement de remplir des cuves d’eaux pluviales, mais d’installer des dalles de stockage servant elles-mêmes de bassin de croissance à des végétaux, votre système de rétention d’eau va rendre service tout en s’autoalimentant.
C’est-à-dire que l’ensemble du complexe dalle – substrat – végétaux permet de créer une toiture végétalisée autosuffisante, notamment en eau, y compris en période de fortes chaleurs. Les plantes (sédums, plantes rasantes), sélectionnées pour leur résistance en milieu aride, viennent puiser dans le substrat (qui retient aussi temporairement l’eau) et dans les dalles en-dessous. Elles rejettent ensuite de l’eau, par évapotranspiration, ce qui contribue aussi à abaisser la température ambiante. Vous pouvez ainsi gagner plusieurs degrés de fraîcheur sur une surface donnée, sans passer par les redoutables climatiseurs.
Autrement dit, plus vos dalles végétalisées pourront retenir d’eau, mieux vos végétaux se porteront sur la toiture. Et mieux votre système vert remplira son rôle de régulateur thermique. C’est pourquoi la gamme ECOSEDUM PACK propose aujourd’hui des modèles allant jusqu’à 36 litres de rétention d’eau au mètre carré.
Notez toutefois que la zone climatique 3 (bassin méditerranéen) nécessite un système d’arrosage supplémentaire pour maintenir une végétalisation en bonne santé.
La rétention d’eau en toiture : à qui ça sert ?
L’utilité de l’aménagement est évidente pour les usagers du bâtiment. Ils bénéficient d’abord d’une meilleure isolation thermique et phonique grâce à la présence des végétaux. C’est aussi un gain de sécurité : on diminue – voire réduit à zéro – les risques d’infiltrations, même en cas de très fortes pluies. D’autant que vous pouvez encore ajouter aux capacités cumulées de rétention d’eau des plantes, du substrat et des bacs alvéolaires, celles d’une nappe absorbante stockant encore 10 litres d’eau au mètre carré. (Le tout posé sur une étanchéité qui protège la toiture de toute infiltration.)
Les retombées positives de ce système concernent aussi l’environnement immédiat du bâtiment. Toiture d’immeuble haut ou toiture plate de parking, toit d’école, de piscine ou de gratte-ciel, ils contribuent à une gestion vertueuse des eaux pluviales en milieu urbain. Autrement dit, c’est toute la collectivité qui en profite, et la présence d’un toit végétal avec une bonne rétention d’eau diminue les conséquences de pluies diluviennes sur le parking, la cour d’école ou la rue adjacente. Tout en limitant le phénomène d’ICU (îlot de chaleur urbain).
Qui doit retenir ses eaux pluviales ?
En matière de gestion des eaux pluviales, la question du voisinage est importante (et parfois problématique). La loi dit d’abord que la personne recevant l’eau de pluie sur son terrain est propriétaire de cette eau. Et qu’elle en a donc la responsabilité. En fait, c’est l’occupant de la maison recevant l’eau de pluie qui doit s’assurer que l’eau est bien acheminée et redirigée vers son terrain, et non vers la voie publique ou la propriété voisine.
Par ailleurs, si on prend l’exemple d’un terrain en pente : le voisin du haut n’a pas le droit d’intervenir pour écouler l’eau vers le voisin du bas, et le voisin du bas ne peut pas installer de système type barrage pour empêcher les eaux du haut de la pente de ruisseler chez lui.
Si l’eau s’écoule naturellement du toit d’une maison ou d’un immeuble vers un terrain, il est interdit d’installer une nouvelle canalisation ou voie d’évacuation vers la rue, par exemple.
Et certains plans locaux d’urbanisme (PLU) exigent même que toutes les eaux pluviales soient gérées à la parcelle, par les propriétaires. Donc qu’il n’y ait aucun rejet dans les systèmes d’évacuation publics.
En clair, il devient de plus en plus important de gérer la goutte d’eau directement sur place. En continuant à compter sur des solutions de gouttières et caniveaux ou sur l’installation d’un bassin de rétention à la marge, on prend le risque d’aller contre la réglementation changeante. Et vers le litige, le conflit de voisinage.
Problème technique : stocker de l’eau en toiture pèse-t-il trop lourd ?
Personne n’envisage de poser des cuves de rétention d’eau sur un toit en structure bois, un toit en zinc ou un toit en pente. Et ce, pour des raisons évidentes de surcharge de la structure.
Mais il y a d’autres façons de stocker de l’eau, même sur une toiture légère. Les dangers supposés des eaux pluviales se contournent en fait facilement ! Pas de risque d’effondrer la structure, d’infiltrations ou de fuites… C’est parfaitement possible !
Les bacs alvéolaires de l’ECOSEDUM PACK vous permettent à la fois d’installer une végétation croissante (mais rasante) avec un substrat riche, tout en stockant de l’eau sur une toiture, y compris avec ces caractéristiques. Pas besoin d’une toiture-terrasse en béton ultra-portante pour faire de la rétention d’eau…
Avec une capacité allant jusqu’à 36 litres d’eau par mètre carré, vous devez simplement prendre en compte le poids du pack et du remplissage intégral à CME : 19,5kg par bac (ECOSEDUM PACK et ECOSEDUM BIODIVERSITE), soit 80kg par mètre carré (14,4kg et 60kg au mètre carré pour le pack LIGHT).
Un bac végétalisé qui stocke l’eau, comment ça marche ?
Le design des alvéoles, sur une dalle comme l’ECOSEDUM PACK, répond à plusieurs besoins. La rétention d’eau de pluie et l’écoulement de l’excédent, la retenue du substrat en pente (même forte pente) et la protection de la membrane d’étanchéité avec un fond plat.
Voici les caractéristiques en détail :
Comment augmenter les capacités de rétention d’eau d’une toiture ?
Le système de bacs ECOSEDUM se pose facilement sur une toiture, par-dessus une simple membrane d’étanchéité. C’est un système de végétalisation « clé en main », très rapide à installer.
Mais vous pouvez encore renforcer ses performances de stockage en glissant une natte de rétention sous les packs, et gagner jusqu’à 10 litres supplémentaires au mètre carré pour aider les végétaux à surmonter un épisode de sécheresse.
Et enfin, en installant le système complémentaire AQUASET sous votre bac précultivé, vous passez d’un stockage moyen de 36L/m2 à 170L/m2.